Introduction
Vous connaissez le sketch des Inconnus qui parle des différences entre les « bons » et les « mauvais » chasseurs ? Eh bien, dans cet article, nous allons le transposer aux coachs professionnels. Vous remarquerez que j’ai mis les termes « bons » et « mauvais » entre guillemets, car selon moi, la question est mal posée. De fait, je suis convaincu que chaque coach professionnel est « bon » à un certain degré. C’est l’effet Pygmalion.
Et cela tombe bien, car la charte déontologique de la fédération professionnelle à laquelle j’ai choisi d’adhérer – l’EMCC en l’occurrence -, invite, dans son article n°3.2, à faire preuve de respect vis-à-vis de ses pairs. Mais bon, je ne vous cache pas que, quand je vois le comportement de certains membres de la profession, j’ai une grande envie de leur taper dessus tellement je suis agacé 😅.
Mais revenons à nos moutons, vous aller découvrir dans cet article 5 astuces que j’utilise souvent auprès d’un prospect afin de l’aider à choisir son coach professionnel.
Cet article sera donc utile :
- aux personnes qui recherchent un coach professionnel ;
- et aux coachs professionnels eux-mêmes qui sauront comment augmenter leurs chances d’être choisis.
1. Choisissez un coach professionnel qui n’adhère pas à une fédération professionnelle
Voici une première astuce pour mal choisir son coach professionnel : il vous suffit de faire confiance à un coach professionnel qui n’adhère pas à une fédération professionnelle. Pourquoi ? Tout simplement parce que si le coach professionnel n’adhère à aucune une fédération professionnelle, il y de fortes chances qu’il ne se soit pas engagé à respecter un code de déontologie.
Vous prenez donc le risque, en tant que client, de travailler avec un coach professionnel qui ne soit pas conscient de potentiels conflits d’intérêts qui pourraient vous nuire. Prenons un exemple. Lors d’une séance de supervision collective au cours de laquelle j’étais participant, une coach professionnelle nous a fait part des difficultés qu’elle rencontrait dans un coaching d’équipe.
En creusant le sujet, je me suis rendu compte qu’elle intervenait comme coach d’équipe dans une entreprise dont elle était actionnaire et salariée. Imaginez l’espace d’un instant que votre supérieur hiérarchique soit aussi votre coach professionnel. Vous risquez, pardonnez-moi l’expression, d’avoir le cul entre deux chaises !
Imaginez la scène :
- Vous vous plaignez à votre coach professionnel de l’attitude de votre supérieur hiérarchique. Mais étant donné que votre coach professionnel est aussi votre supérieur hiérarchique, le retour de manivelle risque de faire très mal !
- Où alors, vous n’osez pas amener le sujet qui vous préoccupe – à savoir l’attitude de votre supérieur hiérarchique -, et du coup, il n’est pas possible d’avancer dans le coaching professionnel.
Dans les deux cas, vous êtes perdant en tant que client. Vous êtes même perdant en tant que coach professionnel.
Dans l’exemple que je viens de vous partager, la coach professionnelle était dans une forme de méconnaissance, mais les conséquences peuvent être graves. Suivre une code de déontologique est, selon moi, une protection à la fois pour le coach professionnel et pour son client.
2. Choisissez un coach professionnel qui ne se fasse pas superviser
Voici une deuxième astuce pour mal choisir son coach professionnel : il vous suffit de faire confiance à un coach professionnel qui ne se fasse pas superviser. Pourquoi ? Parce que, encore une fois, c’est une protection à la fois pour le client et pour le coach professionnel. Je n’ai pas d’exemple vécu concret à vous partager ce coup-ci, mais à titre personnel, je ne prendrai pas le risque de coacher sans avoir un superviseur professionnel sur qui je sais que je peux m’appuyer en cas de soucis.
Imaginez que, pour une raison X ou Y, vous fassiez appel à un coach professionnel et que ce dernier ne soit pas supervisé. Imaginez encore que vous ameniez à votre coach professionnel une problématique très délicate avec beaucoup d’enjeux pour vous. Imaginez enfin que votre coach se sente démuni et n’arrive pas à vous aider. Vous allez rester dans la gadoue pour rester poli !
Vous pouvez, si vous le souhaitez, demander à votre coach professionnel, de vous fournir une attestation de supervision. Son superviseur risque d’être agacé, mais cela n’est pas votre problème 😂😇.
Autre point de vigilance, vous pouvez demander également à votre coach professionnel de quelle manière il est supervisé. Est-il supervisé de façon individuelle ? De façon collective ? Ou bien les deux. A minima, je vous conseille vivement de choisir un coach professionnel qui soit supervisé de façon individuelle. Pourquoi ? Parce qu’en supervision collective, il est moins facile de creuser vraiment un sujet (manque de temps, regard des pairs, etc.).
Et la supervision individuelle peut coûter cher, très chère même selon les superviseurs ! La séance la plus chère que j’ai payée se montait à 400 € HT (soit 480 € TTC) pour une durée d’une heure. Et encore, j’ai eu droit à un tarif réduit ! 🙈 À l’instant où j’écris ces lignes, je paie mon superviseur 200 € HT la séance d’une heure trente de supervision individuelle.
C’est pour cela, en partie du moins, que je vous déconseille de prendre un coach professionnel si celui-ci est à moins de 100 € HT de l’heure pour des particuliers, ou à moins de 200 € HT de l’heure pour des entreprises. Parce qu’il se peut que cela indique qu’il ne se fait pas superviser, voire même qu’il ne se forme pas de façon continue comme nous allons le voir dans la suite de cet article.
3. Choisissez un coach professionnel qui ne soit pas dans une démarche de développement professionnel continu
Ce site ne s’appelle pas « posture de coach » pour rien 😂. Il prône le fait d’avoir d’adopter la meilleure attitude possible eu égard à une situation donnée. Que préférez-vous ? Un coach professionnel qui se forme régulièrement à de nouveaux outils, remettant en question ses présupposés et ses acquis ? Ou bien un coach professionnel qui se repose sur ses lauriers tout en augmentant régulièrement son taux horaire ?
Vous l’avez compris, il s’agit d’un truisme. Bien sûr que l’on préfère avoir quelqu’un qui est dans une démarche de développement professionnel continu. Un des thèmes de travail possible avec son superviseur est de définir ses axes de développement. Quels cadres de référence le coach professionnel souhaite-t-il renforcer ? Quels nouveaux outils aimerait-il explorer ? Etc.
Voici une anecdote personnelle. Après m’être formé au coaching professionnel et avoir obtenu ma certification RNCP, j’ai décidé de me former à la supervision de coachs professionnels. Pourquoi ? Tout simplement parce que la personne qui m’avait formé au coaching m’avait partagé le conseil de sa meilleure amie qui était coach également. Le voici : « Forme-toi à la supervision et tu amélioreras rapidement ta pratique de coaching.
Alors, bien évidemment qu’il n’est pas nécessaire que tous les coachs professionnels soient également superviseurs, mais cela peut aider, en tout cas cela m’a aidé. J’ai pu notamment approfondir la notion de processus parallèle en me formant à la supervision. Ce qui m’a permis de faire un grand bond dans ma pratique de coach professionnel, car je sais désormais comment me servir de ce que se passe dans la relation coach-coaché comme matière de travail pour aider plus efficacement mon coaché.
4. Choisissez un coach professionnel qui ne soit pas accrédité
Le fait de choisir un coach accrédité par une fédération professionnelle implique que ce dernier fasse de la pratique réflexive et ose la partager à des pairs. La pratique réflexive consiste simplement à analyser sa propre pratique de coaching professionnel. Cela peut se faire à chaud après une séance ou bien à froid quelques jours plus tard.
Cette démarche est complémentaire au fait de se faire superviser et aide le coach à gagner en autonomie. L’analyse de pratique peut aider notamment le coach à trouver de nouvelles stratégies (ou de nouveaux outils) pour mieux accompagner son client.
Lors de l’un de mes coachings, je peinais à accompagner une jeune femme à mieux gérer son stress au travail. En menant une analyse réflexive, je me suis rendu compte que je n’osais pas la confronter. J’étais beaucoup trop protecteur avec elle. Je me suis donc donné comme axe de travail, pour mes prochaines séances avec elle, le fait de la « bousculer » un peu plus, d’oser la confronter davantage.
Résultat des courses, en la confrontant, nous avons compris que son véritable problème n’était pas le stress au travail, mais bel et bien le fait qu’elle était sur-qualifiée son le poste et que cela était une grande source de frustration pour elle. L’objectif du coaching est alors passé de « mieux gérer son stress au travail » à « chercher un travail à la hauteur de ses compétences ».
Mais revenons une nouvelle fois à nos moutons. Faire de la pratique réflexive c’est bien, mais oser la partager à des pairs assermentés est encore mieux. Car si le coach est accrédité, cela signifie que sa pratique réflexive est de qualité.
5. Choisissez un coach professionnel qui ne porte pas de regard sur l’évolution de sa pratique
Bon, pour ce dernier point, je suis allé assez loin quand même, je dois le reconnaître. C’est un peu le nec plus ultra 😅. Gardez en tête qu’un coach qui ne prend pas le temps d’analyser l’évolution de sa pratique prend le risque de ne pas savoir ni quelle est sa zone d’excellence, ni quels sont ses futurs axes de développement. Ledit coach risque ainsi de chercher et/ou d’accepter des clients pour lesquels il n’est pas le plus compétent.
C’est donc à la fois préjudiciable pour le coach, mais aussi pour le coaché.
Pour ma part, j’ai un style d’accompagnement très particulier. Je me focalise principalement sur ce que me dit mon coaché (j’ai donc une préférence pour le coaching téléphonique). Ce qui me permet notamment de le confronter sur les incohérences de son discours et de le faire progresser d’un cran par rapport à sa problématique. Bien sûr, je m’adapte en priorité aux préférences de mes clients (présentiel, visio, etc.).
Je ne suis pas égotiste, voyons ! 😉
De plus, je sais que j’ai envie de davantage développer, au moment où j’écris ces lignes, le coaching d’équipe dans des entreprises, dans des établissements public ou bien encore dans des associations. Cela me permet, du coup, de « décentrer l’enjeu » comme je me plais à le dire. Concrètement, en commençant à me focaliser sur l’étape d’après, je mets moins d’enjeu sur ce que je fais actuellement et cela m’aide à gagner en efficacité.
Conclusion
Maintenant chers futurs coachés, vous avez tout un ensemble de clés pour choisir de façon plus réfléchie encore votre prochain coach professionnel. Et, chers coachs professionnels, vous avez ici tout une série de clés pour vous aider à monter en professionnalisme.
N’hésitez pas à commenter cet article en m’en disant davantage sur vous. Qui êtes-vous (coaché, coach professionnel, superviseur de coachs professionnels, etc.) ? Avec quoi êtes-vous plutôt d’accord ? Pas d’accord ? J’ai hâte de vous lire et d’échanger sur un thème qui me passionne !