Posture de coach - Pourquoi est-ce mieux de choisir un coach peu expérimenté ?

Pourquoi est-ce mieux de choisir un coach peu expérimenté ?

Introduction

Choisir un coach peut-être source de longues réflexions. Et cela est normal, car cela représente un investissement en temps, en énergie et en espèces sonnantes et trébuchantes ! Choisir son coach est donc une étape importante. Ce choix peut se faire de façon intuitive, émotionnelle, corporelle ou encore mentale. Mais, dans ce dernier cas, l’on risque de tomber dans une myriade de pièges.

En effet, est-ce pertinent de choisir un coach avec peu d’expérience ? Un coach avec peu d’expérience en coaching, un coach n’ayant pas eu vingt ans d’expérience en management, ou encore un coach peu d’expérience de vie (Un jeune quoi ! 😉). Ces questions peuvent sembler logiques et légitimes, mais si l’on va au-delà des apparences, des idées reçues et des généralités, l’on risque de découvrir qu’elles sont fallacieuses.


Posture de coach - Pourquoi est-ce mieux pour vous de choisir un coach avec peu d'expérience de coaching ?
Posture de coach – Pourquoi est-ce mieux pour vous de choisir un coach avec peu d’expérience de coaching ?

1. Pourquoi est-ce mieux pour vous de choisir un coach avec peu d’expérience de coaching ?

Choisir un coach avec peu d’expérience en coaching ? Qu’est-ce que cela signifie ? Il s’agit tout simplement d’une personne qui a été certifiée coach récemment. L’extrême opposé serait ici la personne qui a obtenu sa certification de coach il y a vingt temps par exemple et qui a coaché régulièrement depuis.

1.1. Point de vigilance pour les coachés

Ici, attention, en tant que futur coaché, de vérifier si votre futur coach a suivi une formation qui ait des bases suffisamment solides. Voici quelques critères que je vous conseille de prendre en compte (mais vous n’êtes pas obligés de les vérifier tous 😅) :

  • Quelle a été la durée de la formation suivie par le coach ? Quelques jours ? Quelques mois ? Plusieurs années ? En l’occurrence, on peut partir du principe que plus c’est long, plus c’est bon ! 😁
  • Est-ce que la formation a eu lieu en e-learning, en distanciel (visio) ou en présentiel ? Je pars du principe, mais c’est un parti pris, que les formations les plus impliquantes (et donc les plus efficaces) sont celles réalisées en présentiel. Après, ne soyez pas dogmatiques chers futurs coaché, hein ? 😉
  • Et est-ce que le coach a été sensibilisé, durant sa formation, au fait d’adhérer à une fédération professionnelle ? J’explique ce point plus en détail dans mon article « 5 astuces pour mal choisir son coach professionnel« 

Je prends le temps de développer ce point car la formation (de coachs notamment), c’est aussi un business très lucratif ! En clair, un organisme de formation ne forme pas des coachs uniquement pour le plaisir de contribuer à tirer l’humanité vers le haut, mais aussi pour faire de l’argent. C’est une situation ambigüe, qui est « normale » mais qu’il est important selon moi de garder en tête je pense.

1.2. Trois critères de qualité

Revenons à nos moutons, si la formation suivi par votre futur coach est de qualité, vous gagnerez selon moi à lui faire confiance. Pourquoi ? Voici trois éléments de réponse :

  • Premièrement parce qu’il aura très probablement envie de bien faire. Il ne se reposera donc pas sur ses lauriers. Votre futur coach sera donc beaucoup plus vigilant à votre égard et cet état d’attention vous sera pleinement profitable.
  • Deuxièmement parce que les techniques qu’il aura vus seront encore très frais dans sa tête, il aura donc une plus grande palette d’outils afin de mieux comprendre votre situation. Il ne risque donc pas d’appliquer avec vous la même méthode qu’avec ses autres clients.
  • Troisièmement, il sera candide. Eh oui ! 😉 C’est à dire qu’il n’aura pas encore pris le fameux « plis du métier ». Il verra donc des choses que les coachs plus expérimentés ne verront sans doute pas. Il prend par exemple le temps de bien qualifier votre demande avant de démarrer le travail d’accompagnement. Mieux vaut traiter la cause racine que le symptôme, n’êtes-vous pas d’accord ?

1.3. Point de vigilance pour les coachs

Autre point de vigilance, pour les coachs cette fois-ci, je vous déconseille fortement, avec ma casquette de superviseur de coachs, d’acceptez des missions de coaching pour lesquelles vous n’êtes pas compétent. Cela, conformément à l’article n°4.1. du code de déontologie de l’EMCC.


Posture de coach - Pourquoi est-ce mieux pour vous de choisir un coach avec peu d'expérience de management ?
Posture de coach – Pourquoi est-ce mieux pour vous de choisir un coach avec peu d’expérience de management ?

2. Pourquoi est-ce mieux pour vous de choisir un coach avec peu d’expérience de management ?

2.1. Le risque du coach expert en management

2.1.1. Un risque de dérive

Choisir un coach avec vingt ans d’expérience de management d’équipe ou d’expérience en CODIR derrière lui peut vous aider à vous sentir rassuré. Mais… parce qu’il y a un mais… vous prenez, vous et votre coach, le risque de tomber dans le conseil ou dans le mentoring. Et là, ce n’est plus du coaching, car vous risquez de travailler une grande partie du temps sur des sujets opérationnels, oubliant de ce fait l’intérêt du coaching.

Peut-être que l’entretien de cadrage avec le coaché n’a pas été réalisé correctement et que la demande du coaché est une demande de conseil (ou de mentoring) et pas de coaching. Ou alors, il s’agissait effectivement d’une demande de coaching, mais le coach n’est pas conscient qu’il a dérivé du coaching vers du conseil ou mentoring. Et là, il y a faute. Carton rouge ! ✋❌😅

Laissez-moi vous partager l’exemple d’une coach professionnelle que je connais et que nous appellerons Simone pour préserver son identité. Simone, elle, s’était donné pour règle de ne faire que du coaching dans ses séances de coaching. Cela peut paraître drôle, mais dès que sont client lui demande (sans le savoir) de faire du conseil ou du mentoring, elle refusait de répondre à sa demande, prétextant que ce n’était pas du coaching.

2.1.2. Un besoin de protection

Bon… je me considère moins « extrémiste » que Simone car je m’autorise à faire du conseil ou du mentoring par exemple dans une séance de coaching si mon coaché me demande de lui expliquer comment faire quelque chose et que j’ai l’expertise, je réponds alors à sa demande en précisant que, ce faisant, je ne fais pas du coaching mais du conseil ou du mentoring. Cela dans le but d’aider mon client à mieux faire la différence entre coaching, conseil et mentoring. Lui permettant ainsi de monter en autonomie. Cela me permet d’éviter de persécuter mon client en refusant de répondre à l’un de ses besoins.

2.1. L’opportunité du coach qui n’a pas été manager

2.1.1. Le piège des fausses croyances

Choisir un coach qui n’a pas été manager avant va permettre au coaché d’avoir une mise en perspective plus dense de sa situation professionnelle. De fait, n’étant pas manager, le coach risque de poser des questions que le coaché ne se pose pas tellement certaines choses lui paraissent évidentes. Le coach va ainsi permettre au coaché de prendre conscience de ses façons de penser ou d’agir. Lui permettant ainsi de questionner ses façons de faire.

Mais je vous vois venir avec vos grands sabots chers lecteurs. Vous allez me dire qu’il n’est pas possible d’aider quelqu’un à résoudre un problème si l’on n’est pas capable de le résoudre soi-même. Eh bien, sachez qu’il s’agit-là d’une fausse croyance ! De fait, dans le courant de pensée de l’Analyse Transactionnelle, il est question de la notion d’épiscénario positif.

Alors, je vous préviens tout de suite, je ne suis pas un expert en Analyse Transactionnelle même si j’ai décidé de me former de façon plus conséquente en la matière dans les mois à venir si tout va bien. Mais voici comment Jérôme Curnier explique la notion d’épiscénario : « Cela désigne une partie spécifique du scénario d’une personne, qu’elle a tendance – inconsciemment ou non – à « transmettre » à l’autre ; soit négativement en essayant de lui faire faire ce qu’elle-même ne ferait pas, soit positivement, en lui donnant la permission de construire ce qu’elle-même n’a pas su ou pu construire.« 

2.1.2. À retenir

En résumé, une personne qui n’a jamais été manager peut aider efficacement un manager à résoudre un problème de management. Alors imaginez ce que peut faire un coach professionnel qui est censé être un professionnel de l’accompagnement ! Mais attention, mettre en place cette notion nécessite, pour le coaché comme pour le coach, d’avoir suffisamment de sécurité intérieure.


Posture de coach - Pourquoi est-ce mieux pour vous de choisir un coach avec peu d'expérience de vie ?
Posture de coach – Pourquoi est-ce mieux pour vous de choisir un coach avec peu d’expérience de vie ?

3. Pourquoi est-ce mieux pour vous de choisir un coach avec peu d’expérience de vie ?

3.1. De la théorie…

Enfin, me direz-vous chers lecteurs, pourquoi diable choisir un coach jeune en âge ? Tout simplement parce qu’avec la multiplication des écoles qui forment des coachs professionnels, de plus en plus de personnes embrasseront très certainement la carrière de coach en première partie de carrière. Et cela ne devrait pas, selon moi, être perçu comme un « problème ».

De fait, le coach professionnel est un professionnel de l’accompagnement, c’est-à-dire un expert des processus relationnels. Il n’est pas censé être un expert d’un (ou de plusieurs) sujet(s) opérationnel(s) comme le management, le recrutement, etc. Des sujets qui peuvent demander parfois des dizaines d’années pour être maîtrisés un tant soit peu.

Ok Jean-François… Je peux comprendre que ce ne soit pas un « problème » d’avoir affaire à un coach jeune en âge. Mais, en quoi est-ce un avantage ? Eh bien, c’est un avantage selon moi. Car rares sont celles et ceux à se lancer dans un métier d’accompagnement en première partie de carrière. Un métier dans lequel le but est de développer une expertise sur l’humain. Et quoi de plus complexe que l’être humain ?

Cela demande donc, selon moi, beaucoup de courage et, surtout, beaucoup de talent ! Et comme l’a exprimé Pierre Corneille : « Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. » C’est un sujet très important pour moi – eu égard au fait que j’ai souvent été le benjamin -, et sans vouloir me jeter des fleurs, voici quelques anecdotes personnelles qui me sont arrivé lorsque je me formais au coaching professionnel.

3.2. À la pratique !

Anecdote n°1 : Lors d’une formation à la Process Com® auprès de Gérard Collignon durant laquelle nous apprenions à nous adapter à notre interlocuteur, je me suis amusé à coller des post-it sur les épaules de mes camarades de formation qui étaient tous coachs comme moi (je tiens à le préciser). J’ai fait cela dans le but d’observer comment chacun d’eux réagirait et s’ils s’adapterait (ou pas) à ma proposition de canal ludique.

Et je me rappelle m’être pris un regard noir d’un des coachs présents qui, suite à mon collage, venait de manifester la séquence de stress associée au Type Persévèrent. Il ne s’est pas adapté et il avait 45 ans.

Anecdote n°2 : Lors d’une session de travail sur la thématique du coaching individuel, je me retrouve avec un directeur des opérations de 50 ans qui se formait au coaching tout comme moi. La question qui nous était posée par l’animateur était la suivante : « Qu’est-ce qu’un contrat parental en coaching individuel ? » Le directeur des opérations prend la parole et, sur un ton des plus assurés, donne sa définition. 

Je me permets d’intervenir suite à sa prise de parole pour donner une autre définition. Et le directeur de m’interrompre en me disant que c’était faux. J’ai eu beau lui ouvrir le livre duquel je tirais la définition et le lui mettre sous les yeux, il refusa de se remettre en question.


Conclusion

Choisir un coach n’est pas un sujet à prendre à la légère. On peut légitimement que ce serait mieux si le coach avait 20 ans d’expérience de management. Cela suivi de 20 ans d’expérience en coaching, mais ce n’est pas tout le temps le cas.  En tant que coaché, ne vous laissez pas piéger par vos préjugés et, en tant que coach, je vous invite à considérer de la même manière chacun de vos pairs, sans considération pour leur âge.

Dans cet article, j’ai pris un parti : celui de chercher en quoi un coach peu expérimenté pourrait être mieux qu’un coach expérimenté. J’aurais très bien pu faire le contraire. L’important, selon moi, est de garder en tête ce vieil adage : « Ne jugez pas un vieux livre à sa couverture. » Chaque coach a son degré de compétence et chaque relation de coach-coachée est unique. Peut-être ferais-je un article sur comment j’ai choisi mes coachs par le passé.

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